Tout le monde le sait, le cumul de tous ces rôles (maman, aidante, épouse, salariée…) est épuisant physiquement. Je ne peux pas cacher l’impact sur ma santé et notamment le fait qu’à un moment je suis moi-même tombée gravement malade et ai mis un certain temps à récupérer.
Pourtant c’est surtout émotionnellement que j’ai rencontré les plus grandes difficultés. Au départ, j’avais le sentiment d’être constamment dépassée parce que la maladie évoluait toujours plus vite que ce que nous avions eu le temps de mettre en place. Finalement j’étais toujours en retard d’une étape. De ce sentiment naissait la culpabilité, c’est-à-dire la peur de mal faire ou de ne pas faire ce qu’il fallait, ou de ne pas faire assez. Et chaque fois que je prenais du temps pour moi, je culpabilisais. Je ne me l’autorisais pas.
En réalité ce sentiment est inutile et les leçons que j’en ai tiré pour vivre ce parcours au mieux sont les suivantes :
🌟Il faut vraiment décider de ce que l’on fait, puis se convaincre que c’est la bonne solution. On accepte que tout ne repose pas sur nos seules épaules et que l’on peut se tromper.
🌟En parallèle, il faut rire, parler de ce que l’on traverse, s’autoriser du temps pour faire ce que l’on aime faire, s’entourer d’amis ou de personnes qui nous soutiennent.
🌟Enfin, un grand réconfort, et donc une bonne énergie, vient du fait de voir et ressentir les fruits de son implication : dans notre cas, maman était heureuse et je savourais chacun de ses sourires.
Tout cela m’a rendue sereine durablement. C'est cela l'état d'esprit gagnant-gagnant. J’ai réussi à donner à mes proches la fin de vie qu’elles espéraient.
Je relis mon témoignage et tombe sur cette dernière phrase surprenante : bien entendu ma maman et ma tante n’espéraient pas perdre la tête, mais elles souhaitaient partir chez elles, entourées de l’amour de leurs proches. C’est un peu mièvre mais c’est tout de même une belle fin. Je m’arrêterai donc là.