L'aidant aidé

J’ai eu la chance d’avoir une maman exceptionnelle, aimante, généreuse, à l’écoute, dans le non jugement, rassurante et encourageante. Lorsqu’elle est tombée malade, je suis passée d'un sentiment de révolte à un tourbillon de stress.  

Pourquoi la maladie touche-t-elle des gens exceptionnels ?
Comment vais-je faire pour assurer ?
Par quoi est-ce que je dois commencer ?
Est-ce que quelqu’un va me guider ?
Comment vais-je gérer tout ce qu’il faut faire en plus de ma vie de famille et ma vie professionnelle ?

J'ai peu à peu intégré deux choses essentielles : l'entourage aurait un rôle à jouer et il faudrait apprécier ce soutien quelle que soit son intensité. 

Ne pas rester seul.e 

Dans mon histoire, je n’étais pas seule. Mon frère était tout autant impliqué que moi. L’amour que nous portions à notre maman nous a naturellement soudé autour de la recherche de solutions ensemble, pour préserver son bien-être et faciliter son maintien à domicile.

Nous nous sommes relayés au gré de nos moments de fatigues ou relâchements respectifs. J’ai entendu dire parfois que la pression morale et sociale d’aider ses proches pesait principalement sur les femmes. Vous les avez d’ailleurs peut-être déjà entendues qualifiées « d’aidants naturels ». En ce qui me concerne, je n’ai pas subi de pression pour tout prendre en main seule étant la fille et de surcroît l’ainé. Mon frère a été extraordinaire. Je lui rends ici hommage et le remercie de tout mon cœur.

Il y a aussi ceux qui nous ont entourés : mon mari, des oncles et tantes, des cousins et des amis, chacun dans la mesure de ses disponibilités, avec patience et bienveillance.

Ce que je souhaite vous dire c’est que devenir aidant n’est pas une fatalité qu’il faut nécessairement vivre seul.

Regardez autour de vous, il y a sûrement des bonnes volontés pour vous aider, de quelque manière que ce soit. Que ce soutien soit matériel, logistique ou simplement moral, qu’il vous semble énorme ou mineur, qu’il soit fréquent ou ponctuel, il faut oser le solliciter et savoir le savourer. 

Apprécier toutes les aides 

Inutile de vous dire que cela m’a beaucoup aidée de me dire que chacun faisait comme il pouvait et que je ne devais pas comparer les efforts fournis par mon entourage. Je ne vous cache pas non plus qu’à plusieurs occasions j’ai éprouvé une énorme frustration lorsque je ne trouvais pas de relais disponible pour m’aider. Cela m’apparaissait même comme très injuste de ne pas avoir plus d’aide de telle ou telle personne. C’est en échangeant avec mon frère que j’ai réalisé que ces réflexions étaient négatives, ne faisaient en réalité qu’ajouter des briques complémentaires à mon impuissance face à la situation. Il fallait changer d’état d’esprit.
En me satisfaisant de toutes les aides apportées, sans tenir de comptabilité vis-à-vis de chacun, je me mettais dans un état d’esprit positif qui me donnait de l’énergie pour continuer à avancer en gardant le sourire. 
Est-ce si simple ? J’ai bien failli me laisser embarquer par le découragement et il a fallu que je fournisse un réel effort d’ouverture d’esprit pour me remettre dans une dynamique positive.

L’effort en vaut la chandelle. Tout est plus facile quand on avance sans rancœurs et avec le sourire. On n’évite pas les périodes de baisse de moral mais on les surmonte de plus en plus aisément.

Etre aidant, pour moi c’est un parcours de montagnes russes qui alterne des hauts et des bas. Le secret, c’est qu’il faut bien s’accrocher et se concentrer sur les bons moments !

Dans mon prochain article, je vous ferai part du témoignage de Pauline, une aidante pétillante et énergisante qui a réussi à collectionner les bons moments avec ses proches.

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Vos réflexions sur le sujet

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6 Commentaires

  • Stephane C
    J'aime beaucoup ce que vous faites
    • journal d'une aidante
      Je vous remercie Stéphane ! Caroline
  • caroline V
    Merci pour ce témoignage, en tant qu'amie d'aidants, il est toujours difficile de savoir comment aider mes amies. faut il juste dire à ses amis que l'on pense à eux? être présent pour une aide logistique? être là pour les faire penser à autre chose? ou bien s'adapter à leurs besoins à l'instant T avec toute l’empathie nécessaire? Votre attitude positive vis à vis des événements que vous vivez est remarquable et une source d'inspiration. Merci. Caroline V
    • journal d'une aidante
      Bonjour Caroline, Je crois que si vous faîtes toutes ces choses à la fois, vous êtes une amie épatante, une vraie amie! Etre à l'écoute est la clé, ainsi que faire attention à ne pas donner trop de conseils "tu devrais faire ceci ..." parce que lorsque l'on est aidant, on est soi-même fragilisé et les remarques peuvent parfois être perçues "à tord" comme des critiques. Je dirais qu'écouter, soutenir, manifester que l'on pense à son ami(e) aidant et qu'on est là en cas de besoin est l'essentiel. N'hésitez pas à me contacter via le formulaire de contact si vous souhaitez échanger sur ce sujet et peut-être témoigner sur le rôle des amis, les "aidants" des aidants. Merci. A bientôt, Caroline
  • Sophie
    Bonjour, Comme il est vrai que « l’union fait la force » et que les liens créés et fidèlement entretenus lorsque tout va bien sont bénéfiques dans les épreuves à traverser. Avec en tête, dans la mesure du possible, de voir la vie du bon côté et savoir être reconnaissant de toute aide reçue pour nous soutenir dans l’accompagnement d’un proche en difficulté.
    • journal d'une aidante
      Bonjour Sophie, C'est bien la bonne démarche selon moi. Merci pour votre commentaire! Caroline

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