Au départ, les réactions de notre entourage quand nous avons accueilli celles que nous appelions "nos vieilles dames" à la maison ont été variées. Certains n’ont pas compris, particulièrement quelques-uns de la même génération que ma maman et ma tante. Ils ne sont pas beaucoup venus les voir parce que je pense qu’ils avaient peur.
D’autres ont été extrêmement gentils et ont notamment assuré des rendez-vous, des repas, des promenades ou simplement sont venus leur tenir compagnie et discuter avec elles. Cela a souvent été le fait de personnes plus jeunes, déjà ouvertes aux publics fragiles.
Dans notre village de 1800 âmes, ce sont des "têtes connues" qui nous ont aidés : le médecin généraliste, l’orthophoniste, la pharmacienne se sont parfois directement appelés afin que les médicaments parviennent par miracle dans notre boîte aux lettres. Un jour, c’est l’épicier qui a demandé à des clients de raccompagner maman qui ne savait plus retrouver la maison. Une autre fois, il lui a gentiment rappelé qu’elle avait déjà acheté le journal. Il est aussi arrivé qu’il nous appelle pour nous demander comment elle allait. Même si ces relais n’était pas très nombreux, ils ont été d’une grande aide et nous ont conforté dans notre démarche de laisser maman et ma tante totalement libres d’aller et venir dans le village.
Je voudrais tous les remercier, notre famille, nos amis, nos voisins, notre communauté, pour l’attention qu’ils nous ont accordée à nous et à "nos vieilles dames" déboussolées. En nous aidant, ils nous ont portés et ont donné du sens à nos vies.
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